IdentifiantMot de passe
Loading...
Mot de passe oublié ?Je m'inscris ! (gratuit)

Compilation des projets Qt4

La compilation des projets avec Qt peut être complexe. Il faut gérer les fichiers à l'aide de moc, uic et autres. Il est plus simple de les gérer automatiquement avec l'outil standard proposé par Qt ou à l'aide d'autres outils.

Article lu   fois.

L'auteur

Profil ProSite personnel

Liens sociaux

Viadeo Twitter Facebook Share on Google+   

I. Utilisation de QMake

QMake est l'outil fourni avec Qt. Il est capable de gérer les fichiers supplémentaires générés par Qt et de détecter quand ils sont nécessaires.

I-A. Création d'un projet et modification

Si vous avez un certain nombre de fichiers existants, il suffit d'exécuter qmake -project pour créer un fichier .pro ou pour le mettre à jour. Ce fichier contient les paramètres du projet.

Si le fichier est modifié et si qmake -project est réexécuté, les modifications sont perdues.

Voici les différents paramètres indispensables :

  • HEADERS est la liste des en-têtes à prendre en compte. Ces en-têtes sont analysés pour trouver les fichiers possédant la macro Q_OBJECT.
  • SOURCES est la liste des fichiers sources à compiler, à laquelle s'ajoute la liste des sources générés automatiquement par Qt.
  • TEMPLATE indique le type de projet, app indique un exécutable, lib est une bibliothèque, vcapp et vclib génèrent un fichier solution et subdirs indique que les sous-dossiers contiennent aussi des projets à compiler.
  • TARGET est le nom de l'application, par défaut il s'agit du dossier parent
  • DEPENDPATH contient la liste des chemins de dépendances des bibliothèques nécessaires à l'édition des liens des projets
  • INCLUDEPATH contient la liste des chemins où trouver les en-têtes nécessaires à la compilation des projets

HEADERS = {une liste de fichiers} écrase l'ancienne valeur de HEADERS, HEADERS += {une liste} ajoute à HEADERS une liste de fichiers et HEADERS -= {une liste} supprime une série de fichiers.

La création des fichiers de projet make ou nmake (par exemple) est effectuée par l'instruction qmake. Il suffit d'exécuter le Makefile ou de construire le projet dans le cas de la création d'un fichier .sln avec Visual Studio.

Voici un petit exemple tiré de l'article sur les signaux et slots :

 
Sélectionnez
TEMPLATE = app
TARGET =
DEPENDPATH += .
INCLUDEPATH += .

# Input
HEADERS += exemple.h
SOURCES += exemple.cpp

I-B. Utilisation avancée

L'utilisation avancée consiste à modifier ou ajouter d'autres objets dans le fichier .pro.

I-B-1. Les options globales

Ce que j'appelle les options globales sont les suivantes :

  • CONFIG indique les options globales du projet
  • QT indique quelles sont les bibliothèques Qt à utiliser. Par défaut core et gui sont définis dans cette liste, il est possible d'ajouter network, opengl, sql, svg, xml ou qt3support pour ajouter l'une de ces sous-bibliothèques

Les options de compilation pour CONFIG sont les suivantes :

  • release indique que le projet sera compilé en mode release
  • debug indique que le projet sera compilé en mode debug
  • debug_and_release indique que les modes debug et release seront utilisés
  • build_all construit les deux modes en même temps
  • ordered indique que les sous-dossiers doivent être construits dans l'ordre indiqué par SUBDIRS
  • warn_on indique au compilateur de maximiser les warnings
  • warn_off éteint les avertissements du compilateur

CONFIG s'occupe aussi du type de projet de manière fine :

  • qt indique que le projet nécessite les bibliothèques Qt (par défaut)
  • opengl indique qu'OpenGL est nécessaire
  • thread indique que le projet est multi-thread (potentiellement)
  • x11 crée une application X11
  • windows entraîne la création d'une application graphique Win32
  • console entraîne la création d'une application en console Win32
  • dll génère une bibliothèque dynamique
  • staticlib génère une bibliothèque statique
  • plugin indique que la bibliothèque est un plugin Qt
  • designer indique que le plugin est un plugin pour Qt Designer
  • uic3 indique que uic3 doit travailler sur les données de la variable FORMS3 si elle existe, sur FORMS dans le cas contraire
  • no_lflags_merge empêche que la liste des bibliothèques desquelles le projet dépend soit analysée et les doublons supprimés
  • resources indique que rcc doit travailler sur les données de la variable RESOURCES si elle existe

Des points spécifiques au C++ peuvent être utilisés :

  • exceptions entraîne l'utilisation des exceptons (Qt ne nécessitant pas les exceptions, cette option n'est pas indispensable)
  • rtti indique d'activer le support RTTI (dynamic_cast<> et autres)
  • stl entraîne le support de la STL

Enfin, une série d'options est dépendante de l'OS utilisé :

  • flat est utilisé pour les projets Visual Studio, les en-têtes et les fichiers sources n'étant alors pas hiérarchisés.
  • embed_manifest_dll ajoute le manifeste dans l'application (Visual Studio 2005)
  • ppc crée un binaire PPC (Mac)
  • x86 crée un binaire pour MacIntel
  • app_bundle crée un bundle pour l'exécutable
  • lib_bundle crée un bundle pour la bibliothèque

Sous Linux, l'option PKGCONFIG permet d'utiliser pkg-config pour connaître la configuration nécessaire pour utiliser certains paquets, comme dbus-1.

I-B-2. Les autres options utiles

DEFINES ajoute une liste de macros à définir. Par exemple DEFINES += QQCH entraîne l'ajout de -DQQCH à la ligne de commande.

DESTDIR modifie le dossier de destination du projet.

DISTFILES contient une liste de fichiers à ajouter à la cible dist (qui crée une archive du projet).

FORMS est la liste des fichiers .ui

INSTALLS est la liste des objets à installer. Le dossier d'installation est donné par l'attribut path des objets (objet.path = mon_dossier).

LIBS est la liste des bibliothèques à ajouter. Il est possible d'utiliser -l et -L pour spécifier bibliothèque et dossier sous Linux.

SUBDIRS est la liste des sous-dossiers à explorer pour un sous-projet.

TRANSLATIONS est la liste des fichiers de traduction de l'application.

I-B-3. Compilation conditionnelle

Il existe des incompatibilités entre Windows et Linux, nécessitant des macros différentes, des fonctions différentes, ... Pour cela, qmake a une solution. Il suffit d'utiliser des blocs avec accolades :

 
Sélectionnez
win32{
SOURCES += win32.cpp
}

Avec !win32 comme tête de bloc (! étant l'opérateur not), toutes les configurations différentes de win32 utiliseront ce qui est indiqué dans le bloc. A la place de win32, on peut mettre unix ou macx.

Sans aller jusque créer un bloc, il est possible d'écrire win32:debug:SOURCES+=win32_debug.cpp pour un fichier spécifique à win32 en mode debug.

Ce type de bloc est semblable à un test if, et donc il est possible d'ajouter un bloc else (tiré de la documentation de qmake):

 
Sélectionnez
 win32:xml {
     message(Building for Windows)
     SOURCES += xmlhandler_win.cpp
 } else:xml {
     SOURCES += xmlhandler.cpp
 } else {
     message("Unknown configuration")
 }

I-B-4. QMake comme langage de script

Comme tout langage de script, il est possible de créer d'autres variables. Par exemple :

 
Sélectionnez
MY_DEFINES = $$DEFINES

crée une variable MY_DEFINE dont le contenu est celui de la variable DEFINES.

De même, des fonctions peuvent être créées et utilisées pour les blocs :

 
Sélectionnez
defineTest(allFiles){
  files = $$ARGS

  for(file, files) {
    !exists($$file) {
       return(false)
    }
  }
  return(true)
}

On voit ici qu'il existe des fonctions prédéfinies dans qmake :

  • basename(variablename) retourne le nom d'un fichier à partir de son nom complet
  • CONFIG(config) teste si une certaine configuration est active
  • contains(variablename, value) retourne vrai si la variable contient la valeur value
  • count(variablename, number) retourne vrai si la variable contient au moins number éléments
  • dirname(file) retourne le nom du dossier à partir du nom d'un fichier
  • error(string) affiche une erreur
  • eval(string) évalue la chaîne de caractères
  • exists(filename) retourne vraie si le fichier existe
  • find(variablename, substr) retourne vrai si la sous-chaîne existe dans la variable
  • for(iterate, list) itère sur une liste
  • include(filename) inclut le contenu d'un fichier dans le projet et retourne vrai dans ce cas
  • infile(filename, var, val) retourne vrai si le fichier contient une variable var contenant la valeur val
  • isEmpty(variablename) retourne vrai si la variable est vide
  • join(variablename, glue, before, after) concatène les éléments de la variable avec la glue
  • member(variablename, position) retourne l'élément à la position spécifiée
  • message(string) affiche un message
  • prompt(question) pose une question
  • quote(string) convertir la chaîne en une entité et retourne le résultat
  • replace(string, old_string, new_string) remplace une sous-chaîne par une autre
  • sprintf(string, arguments...) affiche un message
  • system(command) exécute une commande système
  • unique(variablename) retourne une liste de contenant aucun doublons
  • warning(string) affiche un avertissement

II. Utilisation d'autres outils

Je ne rentrerai pas dans les détails de l'utilisation de CMake et de SCons car cela nécessiterait un autre tutoriel pour chacun d'eux. En revanche, j'expose ici les outils pour automatiser en partie la compilation de projets utilisant Qt.

II-A. CMake

Qt est supporté par CMake grâce à l'instruction FIND_PACKAGE(Qt4). A ce moment, une série de variables sont placées et de fonctions disponibles.

Les premières variables intéressantes sont QT_XXX_LIBRARY où XXX est une bibliothèque de Qt, par exemple QTCORE ou QTGUI. Il s'agit du nom de ces bibliothèques sur le système. Elles doivent être expressément indiquées pour être liées à des projets construits par CMake.

Pour activer l'utilisation de Qt dans un sous-projet géré par CMake, il faut exécuter INCLUDE(${QT_USE_FILE}).

Enfin, pour utiliser moc, uic et rcc, il faut utiliser les fonctions :

  • QT4_WRAP_CPP() qui crée une liste de fichiers .cpp cibles à partir des fichiers d'entête donnés en paramètres (ces fichiers doivent ensuite être donnés à ADD_EXECUTABLE ou ADD_LIBRARY)
  • QT4_WRAP_UI() qui crée une liste de fichiers .h à partir des fichiers .ui
  • QT4_ADD_RESOURCE() qui génère des fichiers .cpp à partir des ressources

II-B. SCons

Scons est un outil relativement jeune, mais il permet de gérer correctement les fichiers générés par moc et par uic, et ceci de manière automatique. Pour cela, il faut indiquer lors de la création de l'environnement qu'il faut utiliser l'outil Qt, par exemple de cette manière : Environment(tools=['default','qt']).

Ainsi, les fichiers d'entête seront analysés pour savoir s'ils doivent être "moccés" et les fichiers .ui seront automatiquement transformés en fichiers d'en-tête.

Il est possible de créer un objet Moc() ou un objet Uic() à la main, comme c'est le cas pour les autres objets avec SCons.

Vous avez aimé ce tutoriel ? Alors partagez-le en cliquant sur les boutons suivants : Viadeo Twitter Facebook Share on Google+   

Références

Trolltech
Compiler Qt 4 avec Visual C++ 2005 (Aurélien Regat-Barrel)
Compiler son projet Qt4
Que sont les signaux et les slots ?

Copyright © 2007 Matthieu Brucher. Aucune reproduction, même partielle, ne peut être faite de ce site ni de l'ensemble de son contenu : textes, documents, images, etc. sans l'autorisation expresse de l'auteur. Sinon vous encourez selon la loi jusqu'à trois ans de prison et jusqu'à 300 000 € de dommages et intérêts.